dimanche 5 avril 2009

La Coulainaise 2009 - Les bronzés font du vélo.

Cette première édition de la Coulainaise remplace l'ancienne 'Ronde du petit sablé', cyclosportive se déroulant en vallée de la Sarthe. Celle-ci a la particularité de se dérouler l'après-midi, nous évitant ainsi les matinées encore fraiches de ce début de printemps.

Nous étions 8 du BSDHC à participer à cette épreuve, dont 5 inscrits sur le grand parcours de 150 kms : Philippe, Alain, Luis, Denis et moi. Pierrick, Jean Claude, Christian se sont élancés sur les 100 kms.

Nous nous sommes donc donnés rendez-vous à 7h du matin à Jargeau pour charger nos matériels sur les véhicules et avaler en voitures les 160 Kms qui nous séparent du Mans.


Une fois sur place, nous nous dirigeons vers les bureaux des organisateurs pour participer à la traditionnelle remise des dossiers. Celui comprend :

- une plaque de cadre avec le n° de dossard, à fixer avec 2 colliers métalliques
- un bon cadeau à retirer à un autre bureau
- la puce électronique à enrouler autour de la cheville gauche et à fixer avec un système velcro
- une carte du parcours avec, à son dos, un formulaire médical à remplir en cas d'incident
- un échantillon de gel énergétique
- le guide officiel des cylcosportives 2009

Le ticket cadeau donne droit pour les 100 kms à un bidon, et pour les 150 kms à une paire de chaussettes en coolmax à conserver pour les soirées d'hivers :

Une collation nous attend au bureau des inscriptions : café, chocolat, gâteaux. Nous profitons des diverses publicités dispersées sur les tables pour récupérer suffisamment de bulletins d'inscription à la Hutchinson, cyclosportive locale du Loiret.

Ayant plus d'une heure à tuer, nous prenons notre temps pour déjeuner et nous changer. La température frôle les 10°c et le ciel est couvert. Après une semaine resplendissante, nous devrons subir l'unique journée maussade du début d'avril. Chacun hésite sur la meilleure tenue à enfiler : cuissard long, court, maillot d'été, d'hivers, manchettes ou surchaussures ? Pour ma part, j'étrenne ma veste en wintex aux couleurs du club et le cuissard court, arborant le même look que Luis et Philippe.



Vers 11h30, nous nous dirigeons vers la ligne de départ encore vide. Nous mettons alors à profit ces quelques minutes pour nous échauffer. Le centre-ville présente déjà quelques petites bosses qui donne le ton du relief local (à croire que le Loiret est une vraie singularité géologique).

12h00. Le départ prend du retard car les organisateurs attendent quelques 'VIP' au micro qui se font attendre.

Ces minutes passées dans les sas de départ sont toujours l'occasion d'assister à un vrai défilé de matériel ou se côtoient les engins les plus exotiques (tandem, vélos couchés, vélos de contre-la-montre, roues à rayons carbones à moyeux surdimensionnés), et les vélos aux cadres magnifiques (superbe Wilier Isoard par exemple).

12h05. Après les dernières recommandations usuelles, le départ est donné. Les pédales automatiques s'enclenchent de concert dans un brouhaha convivial. Dès les premiers mètres, et malgré un départ supposé neutralisé, le compteur frise les 40 km/h. Je me place dans les roues et subis les freinages brutaux caractéristiques des départs rapides dans des rues encombrées avec des rétrécissements.

Pendant les premiers kilomètres je me tiens à hauteur d'Alain qui s'accroche aussi au groupe de tête. Sur les 5 premiers kilomètres, je monte rapidement au seuil anaérobie :

Emporté par le groupe, je maintiens la vitesse et perds bientôt Alain de vue dans la foule de coureurs. Mon cœur va ainsi naviguer en intensité sur-critique (entre 96%FCMax et PMA) pendant 20 kms, à 35 km/h de moyenne.

Au kilomètre 40, à proximité de Rouez, je commence à payer les efforts fournis en ce debut d'épreuve. Philippe me rejoint et m'encourage. Je m'accroche au groupe et remonte au dessus du seuil dans la cote menant à Sillé le guillaume et un passage dangereux sur la D304 :

Au kilomètre 52, nous entrons dans la Forêt Domaniale de Sillé qui abrite le fameux Col de la source. J'apperçois au loin un groupe d'une cinquantaine de coureurs qui a déjà fait un trou d'une bonne centaine de mètres. Un coureur nous rejoint de l'arrière nous annoncant que les multiples bosses ont déjà fait pas mal de dégâts en aval.

Soudain la route s'élève en sous-bois. N'ayant pas vu de pencarte, je devine que nous entammons le col tant attendu. Pour la première fois de la journée, je passe le petit plateau pour accéder au 34x15. Je me cale au seuil et monte les 2 kms à 5.3% à mon rythme :

A ce moment de la course, les jambes ne sont pas encore douloureuses et le col se passe très bien. Philippe a basculé au sommet avant moi et malgré une pointe à 65 km/h dans la descente je ne parviendrai pas à recoller au groupe. Finalement, il aurait mieux fait de garder les clés de la voiture !

Je suis rejoint par 4 autres cyclistes et tachons de nous relayer pour boucher le trou. Nous passons comme d'habitude le ravitaillement sans nous arrêter et avalons 3,3 kms à 40.0 km/h de moyenne (FC Moy de 176 bpm, 92% FCMax). Le trou est bouché mais je suis complètement rincé. Je manque décidément d'expérience dans ce genre d'épreuve et j'en suis bientôt quitte pour me faire lâcher dès la bosse suivante.

Nous sommes au kilomètre 63 et je me retrouve seul...

Avec un arrière gout d'amertume, je revis le même passage vécu lors de ma première cyclo (La Laurent Desbiens 2008 du Ch'ti bike tour) où j'ai parcouru 30 kms face au vent sans voir un coureur. Cette fois, je ne me lance pas dans un effort inutile et continue a 83% FCMax, zone d'endurance. Une succession de bosses casse le rythme et les 10 kilomètres suivants sont parcourus à seulement 26 de moyenne (182 m +).

Au km 70, j'apperçois un groupe qui me rejoint. J'emprunte tranquillement la cote menant à St Georges le Gaultier et actionne la manette de gauche pour tomber le 34. Mais au lieu d'épouser délicatement les dents du petit plateau, la chaine s'abat lourdement sur le cadre.
Ce qui devait arriver arriva, je déraille pile au moment où le groupe me rejoint. Je les vois s'éloigner, dépité, mes doigts encore noires de graisse.

Heureusement, les 15 derniers kilomètres en solo m'ont permis de recharger les batteries en m'alimentant et soulageant un peu les jambes. Je remonte quelques coureurs dans la pente menant de St Léonard des Bois jusqu'à St Céneri le Gérai (2.5 kms à 5%). Dans la descente, un groupe d'une dizaine de coureurs se reforme et la moyenne au compteur remonte. Nous bouclerons ensemble les 20 derniers kilomètres qui nous séparent du 2eme ravitaillement à 30 km/h de moyenne.

Depuis mon déraillement, je vérifie constamment l'assiette de ma selle. En effet, celle-ci s'est modifiée lorsque je me suis appuyé sur le bec de selle pour descendre de vélo en pleine côte, plongeant vers l'avant. Je devais vérifier plus tard le serrage du berceau...

Km 105, après une succession de petites côtes entre Douillet et Montreuil le Chétif, j'arrive enfin en vue du ravitaillement. La voix de la sagesse m'incline à m'arrêter et je ne l'ai pas regretté. Après avoir ingurgité 3 verres de jus d'orange et 2 quartiers d'orange sanguine, j'ai vraiment senti les forces revenir. Les 2 ou 3 minutes passées à me rassasier ont vite été récupérées sur la route menant à Ségne.

Il reste encore 35 kms mais je ne veux plus dépasser le seuil anaérobie. J'ai déjà passé 44 minutes entre 174 et 182 BPM (91-95% FCMax, puissance aérobie) et la réserve en glycogène est bien entammée. Je me cale bien dans les roues et prends quelques relais courts.

Nous sommes rejoints par un groupe massif d'une quarantaine de cyclos. Le rythme se durcit un peu et j'aperçois deux des principaux acteurs de ce paquet : un couple parfaitement synchronisé sur leur tandem ! Dans les côtes, ils sont magnifiques à voir, bien en phase en danseuse sur leur machine. Ils emmènent le groupe à bonne allure avec des passages entre 40 et 50 km/h.

Nous approchons à proximité du Mans. Un homme se détache du groupe mais est vite rejoint dès la bosse suivante.

A 5 kilomètres de l'arrivée l'atmosphère s'électrise. Nous sommes plus d'une cinquantaine dans le groupe et il n'y a plus vraiment d'enjeu. Les premiers coureurs doivent être arrivés depuis bientôt une heure et nous jouons ici les places de la seconde moitié des classés.

Malgré tout, je me prends au jeu. Je lance mes dernière forces dans les sorties de virage, jouant intelligemment du braquet pour relancer en profitant de ma bonne vélocité.

Le portique d'arrivée se dessine bientôt et j'entends au loin la voix du commentateur. Je monte une dernière fois au seuil pour atteindre les 47 km/h et franchir la ligne d'arrivé dans la tête du groupe ...

Mais finalement, pourquoi ce titre d'article ? Pourquoi comparer notre épopée à celle de nos comiques cultes ? Hormis quelques petit pépins techniques en route, il nous est arrivé quelques mésaventures :

- Alain s'est perdu. Il a manqué une des pencartes et, sans signaleurs, il a tenté de retrouver le bon itinéraire. Grâce aux téléphones portables, nous avons pu le récupérer en soirée !
- Luis a creuvé, suite à une déchirure d'un pneu neuf !
- Denis a creuvé aussi, puis a chuté assez lourdement. Je lui souhaite un bon rétablissement.
- Je ne suis pas classé ! A l'arrivé, un coureur m'a serré sur le coté de la route pour une malheureuse place au risque de provoquer une chute. J'ai franchi le portique d'arrivée en dehors de la zone radio qui détecte les puces électroniques...

Par approximation, j'estime être classé 335 sur les 600 inscrits. L'organisateur annonçait 4h44mn lorsque les derniers cyclo du groupe franchissaient la ligne. Le polar me donne 4h41 sans compter les 2 arrets, ce qui me se semble correct. Finalement, je fais mieux que ma précedente cyclo : 31.2 de moyenne pour 146.5 kms et 1740 m de dénivellé contre 29.8 pour 155 kms et 1200 m+. Le niveau de forme semble donc déjà supérieur à celui du mois d'août 2008.



Nous avons passé un bon moment de sport. Nous sommes repartis un peu tard, mais avec une fatigue saine et des images plein la tête.

Nous avons été bien acceuillis par l'équipe organisatrice et le parcours était bien dessiné. Je regrette cependant le manque de signaleurs à certains carrefours dangereux sur le chemin du retour et un balisage parfois discret qui a malheureusement causé l'égarement d'Alain. La pluie s'est abattue sur la course après une semaine radieuse, provoquant de multiples chutes.

J'ai vécu ma deuxième cyclosportive dans des conditions bien différentes de la précédente. Merci à toute la bande de cyclo de St Denis et de Bou pour la franche camaraderie qui règne lors de nos sorties.

Prochain objectif : La Look 2009 dans 15 jours !!

Toutes les photos se trouvent : ICI





4 commentaires:

Philippe a dit…

Encore une fois je suis ébahi par ton analyse technique de tes efforts. Faudra bien un jour que tu m'en apprennes un peu sur le sujet.

Pixs a dit…

Merci Philippe. Le jour où je posséderai un capteur de puissance, je pense pouvoir amplement améliorer l'aspect 'scientifique' de la préparation. Nous discuterons de tout ça tranquillement lors de notre stage en montagne.

Florent LIGNEY a dit…

Comme tu dis, tu manque d'expérience dans les cyclosportives ... mais c'est normal si ce n'est que ta deuxième ! L'expérience vient en courant ...

Comme tu l'a fait remarquer : ça ne sert à rien de rouler seul face au vent pendant 30km : mieux vaut se relever légèrement, récupérer et attendre les renforts de l'arrière pour aller prendre des relais en tête de groupe : on apprends beaucoup plus ! Et puis dans le final, quand ça bastonne pour aller chercher "une place qui ne compte pour rien", ca apprends à sprinter et à frotter en vue du jour ou tu arrivera au sprint pour une place qui compte.

Pixs a dit…

Merci pour tes conseils Florent.

Je vais multiplier les cyclos cette année pour gagner en expérience et, qui sait, peut être faire quelques courses l'année prochaines...

Félicitations aussi pour ton blog aux articles particulièrement riches et variés.

Seb.