mardi 19 août 2008

Compte rendu de la sortie en Morvan

6H30, le réveil nous sort d'un sommeil de plomb. Le GPS nous avait indiqué un peu plus de 2 heures pour rallier Donnery à Corbigny, dans la Nièvres. Nous tacherons d'arriver à destination avant 10h00.

Pendant qu'Aurélie finit de préparer notre pique-nique, j'enfile le cuissard, le maillot, et remplit le sac à dos avec les dernières affaires indispensables (lunettes, gants, bandana). Je me prépare deux bidons de boisson isotonique, glisse quelques gels énergétiques dans les poches. Je décide de laisser le coupe-vent de coté, la météo annonçant un temps plutôt clément. Il me reste encore à fixer le porte vélo sur l'attelage et nous pouvons décoller.

8h00. Nous sommes prêts. Ma puce démarre le GPS et nous laissons la garde de la maison à notre chat de défense adoré. A peine avons-nous fait 500 mètres que je constate l'absence de ma ceinture cardio dans la voiture. Demi tour ! 5 minutes plus tard, nous partons pour de bon.

La route est assez calme pour un week-end du 15 aout. Juste quelques engins de travaux nous ralentissent avant Briare. Le paysage se transforme au fur et à mesure de notre progression. Le val de Loire laisse peu à peu place à un décors vallonné. Les monts se dessinant au loin laissent présager une excellente sortie cycliste.

10h30. Arrivée à Corbigny. Le village semble un peu plus grand que ce que j'avais pu imaginer. Ici, un samedi matin, le bourg est en effervescence. Nous trouvons une place tranquille pour garer le voiture dans le champ aux foires. Juste le temps de descendre mon Time de la plateforme, d'enfiler le reste de la combinaison, embrasser ma chère épouse et je suis parti tranquillement à la recherche de la D958.



Au centre de cette commune de 1700 habitants, les voitures se garent en double file, les portières s'ouvrent sans crier gare. J'ai hâte de trouver les petites routes 'tranquilles' de la Jeff. Malheureusement, mon pauvre sens de l'orientation fait déjà des siennes et je tourne en rond pour trouver la direction de Pazy. Après 5 kms de visite improvisée chez les Corbigeois, je trouve enfin la D958 et enclenche le 50x15. 15 jours avant le déroulement de la cyclosportive, le parcours n'est logiquement pas marqué. Je vais tacher de suivre le tracé que j'ai patiemment réalisé les jours précédents.

La première montée, vers Pazy, me rappelle que je ne suis plus dans le Loiret et que je vais devoir m'habituer aux longs faux plats omniprésents sur ce parcours. Je monte donc au train, sur le 50x21. Ca tire un peu dans les cuisses... des questions me passent par l'esprit : "ne vais-je pas devoir trop jongler entre le 50 et le 34 ?" "N'aurais-je pas du remettre le 38 ? Bah, au moins je devrais passer partout, surtout à Plainefas...". A la sortie de Pazy, je dois déjà m'arrêter pour examiner la carte... Suivre 'Mouches'... bien au moins ce nom la ne sera pas difficile à retenir !
Cette partie de la sortie est bien sympathique, avec de petites montées en sous-bois où l'on sent la fraicheur de l'étang de vaux à proximité. J'espère que le soleil de 13h00 ne sera pas trop mordant à l'approche d'Ouroux en Morant.

Je recroise la D958 et dois m'arrêter à nouveau pour examiner mon tracé. Je profite pour examiner le compteur : 29 km/h; pas si mal étant donné mon piètre démarrage à Corbigny. Je devrais quand même lever un peu le pied car je suis en terrain inconnu. J'ai lu quelques mises en garde sur les deux grosses difficultés de la Jeff avec des passages de plus de 2kms à ~7% de moyenne. Ce n'est pas encore le Ventoux mais je ne sais pas encore comment les jambes vont répondre à ces sollicitations inhabituelles.

A l'approche de Niault, je rencontre les premiers lacets du circuit. Ceux-ci sont encore timides mais je passe sur le 34 pour ne pas trop entamer les réserves. Au centre du hameau, je consulte à nouveau la carte. Je dois emprunter la D11, directions Blismes. De mémoire, je crois que la route commence peu à peu à monter avant cette commune. Je monte sur le 34x17. Les jambes tournent toujours bien. C'est au début de cette montée qu'Aurélie m'appelle sur le portable pour m'indiquer qu'elle m'attend tranquillement au lac de Pannecière, dans un virage, sous le soleil. Je l'informe de ma position et évaluons ensemble l'heure de mon arrivé au barrage. La descente de Blismes est assez courte mais me permet de me familiariser avec les trajectoires. Ça me plait assez, même si je redoute toujours autant les gravillons.

Un dernier passage à près de 6% me surprend juste avant d'apercevoir le lac, je le passe en force et dans les premières douleurs : au bout de 50 kms, le corps commence à ressentir les premiers effets du relief. Je réalise que les 160 kilomètres de la Jean Francois Bernard ne sont pas encore à ma portée; du moins pas à la vitesse à laquelle il faudrait la boucler lors d'une cyclo... En arrivant à proximité du barrage, j'aperçois beaucoup de familles ayant profité de cette belle journée pour déplier la table de camping ou garer le camping-car à proximité du rivage. Mais où est donc passée ma petite femme ? Elle m'a bien indiqué qu'elle se trouvait dans un virage de la départementale et je suis presque arrivé sur la route d'Ouroux. Ha ! Je reconnais le scenic et ma puce assise en tailleur sur une couverture sous le soleil. Je vais enfin pouvoir m'hydrater et casser la croûte !

Nous partageons les instants que nous avons vécus pendant ces deux premières heures. Elle qui a peur de la moindre araignée m'avoue s'être retrouvée nez à nez avec une couleuvre jaune et verte, m'indiquant un endroit se situant à un peine 1 mètre de la couverture. Elle qui aime le Canada et la nature sauvage, la voila servie !... Je lui fais part de ma traversée de paysages magnifiques dans le massif, insistant bien sur l'absence de plat depuis une 20e de kilomètres.
Elle confirme aussi que nous avons déjà campé 3 jours aux alentours d'Ouroux-en-Morvant, quelques années auparavant, avec nos amis proches (Vincent, mon compagnon de route). Je l'interroge sur la fameuse montée d'Ouroux, ne sachant pas trop à quoi m'attendre. A la vue de son petit sourire énigmatique, je devine que l'ascension ne sera pas de tout repos et elle m'avoue ne pas avoir été très rassurée dans la descente en voiture (gloups !). Quelques photos, une Vichy et des rillettes plus tard, je remonte sur le vélo et consulte le compteur : 28 de moyenne. Je suis moyennement satisfait, mais relativise la performance : j'ai du souvent m'arrêter pour regarder mon imprimé, voire rebrousser chemin sur quelques mètres. Le plus dur restait encore à venir. Malencontreusement, j'enclenche la touche 'stop' de mon Polar et arrête net l'enregistrement des statistiques. Dommage, la sortie s'est de toute manière menée en deux étapes.


D'ailleurs, je rédigerai la seconde plus tard !





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