vendredi 21 mai 2010

Mis à terre par un géant ...

En 2009, les 'clubiens' se retrouvaient près de Grenoble pour quelques jours de préparation en montagne. Nous avions attaqué quelques cols en Chartreuse avant le superbe final dans l'Alpe d'huez.

Cette année, nous sommes partis entre amis et en famille pour nous attaquer à un autre monument du Cyclisme, le Mont Ventoux (alias Le Mont Chauve ou encore géant de Provence). Ça tombe bien, Alain et moi avions quelques vieux comptes à régler avec cette petite bosse qui nous avait fait tant souffrir lors de l'Étape du Tour 2009.

Après une première journée assez intense avec 3 cols et 110 kms, le mistral s'est levé assez brutalement. Nous avons du affronter ce vent le samedi matin, sur un parcours avec peu de dénivelé mais finalement presque aussi exigeant que la veille.

Dimanche, nous décidions de partir assez tôt pour éviter les rafales au sommet du Ventoux. Le départ s'annonce bien, avec des températures fraiches pour la saison (~10°c) mais supportables. Le vent soufflait déjà fort sur la route vers Bédoin.

Au rond-point de Bédoin, je lance le chronomètre ! L'objectif du jour est de monter jusqu'au sommet en moins de 2H sans mettre pied à terre. A partir de là, c'est chacun pour soit... nous devions nous retrouver au sommet.

Ma FTP actuelle étant évaluée entre 230 et 240 watts, je cible sur 2H de montée à 210 watts. La route dans les vignes est plutôt facile, montée à 220 watts sur le grand plateau. A partir du virage de St Esteve, la route se cambre à 9%. Je passe sur le 34x23 et me cale à 210 watts sur les premiers kilomètres.

Je ne vois déjà plus Alain et Daniel est quelques dizaines de mètres derrière moi...

La forêt se fait plus dense. Nous rattrapons quelques cycliste aussi matinaux que nous (il est à peine 8H) et nous faisons doubler par d'autres plus costauds. Aurélie et mon père nous rejoignent en voiture, nous encouragent et prennent quelques photos.

Le 10e kilomètre de montée est plus dur. Le powertap oscille entre 200 et 210 watts. J'ai parfois plus l'impression de monter un escalier que d'effleurer les pédales. La cadence de pédalage passe sous les 50 tours/min sur le 34x26. Je revois quelques images de l'Etape du tour 2009 où de nombreux cyclistes gisaient à cet endroit sous les arbres, à la recherche d'ombre et de réconfort. Cet fois, le Ventoux ne m'aura pas... A l'endroit où la pente est la plus dure, je ne mettrai pas pied à terre !

Le vent continue à se lever. A 2 kilomètres du Chalet Reynard, je croise un cyclo qui chute, destabilisé par une rafale alors qu'il tentait de se remettre sur selle !

Le paysage commence à s'éclaircir et la forêt laisse bientôt place à de grandes étendues rocheuses. J'approche du Chalet Reynard, point ou la pente s'adoucie pour se rapprocher des 7% sur les 4 derniers kilomètres.


A ce point de la montée, je suis toujours dans mon objectif du jour. Le compteur indique 11 km/h et 200 watts de moyenne depuis Bédoin. Je suis à ce moment là encore très confiant.

Cependant, ce vieux filou de Ventoux ne s'avouaient pas vaincu et nous réservait encore quelques surprises !

Au coeur des pierres parfois encore enneigées, le vent soufflait de plus en plus fort, au point de nous mettre presque à l'arrêt ! A chaque rafale de face, debout sur les pédales, le capteur de puissance flirtait avec les 400 watts... Un véritable combat s'engage pour monter les 3 derniers kilomètres.

Et là, à 2 kilomètres de la tour de l'observatoire, arrivé sur la crête dans le délai prévu, c'est le drame... Une puissante rafale de vent me balaie. Je n'ai même pas le temps de déchausser et je tente tant bien que mal de trouver la neige pour amortir la chute... C'en est fait de moi ! Par la force des choses et des éléments, le Ventoux aura une fois de plus réussi à me mettre pied à terre...

Je ne peux pas me remettre sur selle. Il fait 2°c et, freins serrés, le vent continue à me faire glisser sur la route.

Aurélie me rattrape en voiture, et, la mort dans l'âme, je me résous à redescendre vers le Chalet Reynard. Nous rejoignons Alain et Daniel, les prévenant des risques et descendons ensembles sur Bédoin.

Plus tard, la radio annonçait des rafales à 110 km/h au sommet et quelques plaques de verglas...

Décidément, cette montagne est bien capricieuse. Je vais être obligé d'y retourner, histoire de défier une fois de plus ce géant !

Concernant les chiffres, je peux difficilement comparer mes deux ascensions. En 2009, nous attaquions le Ventoux avec plus de 150 kms et quelques cols dans les jambes. Cette année, nous arrivions à Bédoin après 30 kilomètres vallonnés mais 2 sorties consécutives assez fatigantes.

Quoi qu'il en soit, je termine les 19.7 kms en 1H47, à 200 watts et 11.1 km/h de moyenne pour 62 kg. En 2009, je terminais les 21.6 kms jusqu'au sommet en 2H35, à 9 km/h (sans compter les arrêts) et 142 watts de moyenne pour 61 kg.

2 commentaires:

didier a dit…

salut seb:
je viens juste de lire votre résumé
de votre ascension du ventoux,qui rest la montagne la plus dure ,la plus belle et la plus capricieuse!!
bravo à vous trois vous avez gagné
le respect de tous les copains cyclo et à bientot sur une bicyclette à+ didier

Alban a dit…

TERRIBLE, fallait en vouloir...Aller le 3 eme sera le bon: meteo ok et forme ok!
A+ et à bientot à Megeve!